L’ŒIL d’EGAL SPORT

13/06/2018

Le salon international du sport féminin réussira-t-il à casser les codes ? 

Un salon de la musique féminin ? quelle idée ! ça n’existe pas bien sûr ! mais un salon du sport féminin oui et il s’agit d’une première en France et parait-il même en Europe.


Car en sport, rien n’est comparable à ce qui se passe dans d’autres secteurs où l’approche en mixité est de mise, même si celle-ci est loin d’être paritaire (cf le récent rapport paru sur l’enseignement).


Nombre de personnes et parmi elles de décideurs, considèrent encore aujourd’hui que seules certaines pratiques sont adaptées aux femmes, que seules certaines motivent les femmes, que la compétition n’est pas faite pour les femmes, que les petites filles doivent être sages et ne pas salir leur belle robe, rose.
Alors pour montrer que tout cela bouge en réalité et doit continuer à bouger, l’organisation de ce salon international du sport au féminin (SISAF) est en soi une bonne initiative.


C’est pourquoi nous ne pouvons que vous inciter à vous rendre ce weekend à la porte de Versailles pour découvrir les multiples stands, démonstrations, tables rondes qui y sont proposées. Tout est là : https://sisaf.fr/


Si les initiations proposées balaient un large panel d’activités telles que Capoeira, Tai chi/Gi gong, Krav Maga, il est intéressant de noter que quelques activités « masculines » se travestissent quelque peu afin de tenter de séduire les femmes. On ne vous proposera pas de vous initier au karaté ou à l’escrime mais au « Body karaté » ou au « Fitness escrime ».


Vous y rendre mais avec toutefois l’œil critique qu’il convient de porter sur cette première édition qui n’a pu éviter certains clichés et stéréotypes sur le sport et les femmes.


Les démonstrations proposées, « danse, pole danse gymnastique rythmique », restent essentiellement centrées sur des activités très féminines. « La faute aux fédérations » qui, nombre d’entre elles étant gouvernées par des hommes, « n’ont pas jugé prioritaire leur présence au salon », révèle Gaëlle Lelijours, cheffe de projet dans l’interview accordé au journal « les sportives ».


Au SISAF« on casse les codes » mais avec prudence tout de même comme en témoigne l’affiche promotionnelle, on saute à la corde toute de rose vêtue !
Quant au choix des douze « ambassadeurs », parmi lesquelles onze ambassadrices, celui-ci s’est résolument porté sur la catégorie people au détriment des sportives de haut niveau, au nombre de trois : la gymnaste YOUNA DURFOURNET, l‘athléte MURIEL HURTIS et la judokate PRICILLA GNETO.


« L’objectif est d’attirer du public, les sportives de haut niveau ne font pas rêver suffisamment » nous confie un partenaire, « alors il était important d’étoffer le plateau ». Un plateau donc composé majoritairement d’actrices, de l’incontournable Christine Kelly, et de la miss France 2014.


Un choix sur lesquels hélas plusieurs journaux de la PQR tels que l’est Républicain, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, l’Alsace, le Dauphiné Libéré, se sont appuyés pour illustrer l’article consacré à la présentation du SISAF. Ainsi, au lieu de promouvoir l’image de la sportive, c’est celle de Flora Coquerel, Miss France 2014 qui est mise en exergue. Sexisme quand tu nous tiens !!!